lundi 30 mars 2009

Incident vélo-auto zone de Kéringant

Ci-dessous, voici le compte-rendu d'un incident vécu par un adhérent de Trégor Bicyclette et qui illustre le problème posé par l'îlot central de 300m de long face à la nouvelle zone commerciale de Keringant (Connexion) sur la route Lannion - Perros.


photo de la portion de route, prise lors de la manifestation de décembre 2007
(voir détails sur le site de Trégor Bicyclette)

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Description de l'incident du 19 Mars 2009.

Il est environ 18h00.

Je quitte la zone Pégase de Lannion où je travaille et me dirige à vélo vers la côte où j'habite. J'emprunte la route Lannion Perros.

Arrivé en vue du rond point du Cruguil, je m'apprête à négocier le passage difficile.

Sur environ 200m, à hauteur de la zone commerciale, les deux voies sont séparées par un terre plein de béton de 30 cm de haut. La largeur de la route ne permet pas aux voitures de doubler les cyclistes sans danger.

Si le cycliste se met bien à droite, la plupart des automobilistes pensent avoir assez de place pour doubler et frôle le vélo en dépassant.
La technique qui consiste à se mettre au milieu de la route est efficace mais elle est perçue comme une provocation par les automobilistes qui ont eu à vous suivre pendant 200 m. Les signes qu'ils vous adressent alors sur le rond point sont sans équivoque.

Je me positionne donc à 1m du coté droit en espérant que le message reçu sera :"Je ne me mets pas en plein milieu pour bloquer tout le monde, mais vous voyez bien que, raisonnablement, vous n'avez pas assez de place pour doubler."

Je roule à environ 30 km/h. A peine engagé, j'entends un moteur vrombir juste derrière moi. La voiture (une grosse berline fabriquée outre Rhin) commence à me doubler, elle est très près de moi. Pour me protéger, par réflexe, je pose le pied contre la portière avant.

A peine m'a-t-il doublé que le conducteur freine. Il ouvre sa portière avant même que son véhicule ne soit arrêté et commence à m'insulter. J'arrive à sa hauteur. Il m'attrape, me hisse sur le terre plein. Visiblement il veut en découdre.

Les chauffeurs des voitures bloqués derrière nous s'approchent. Leur présence dissuade certainement le conducteur d'en venir aux mains. Entre deux insultes, le conducteur demande à quelqu'un qui a son mobile à la main d'appeler la police.

Il ne décolère pas. Le fait qu'il ait failli me renverser, qu'il aurait pu attendre 20 s pour doubler, tous mes arguments ne font qu'augmenter sa rage.

Nous sommes sur le terre plein et attendons les policiers. J'ai bien du mal à lui faire réaliser que ce que je risquais est plus grave que la marque de chaussure sur sa portière. Mises à part les insultes et les menaces, sa réplique :"Quand on veut faire du vélo, on va à la campagne, on n'enm……. pas les gens sur l'axe Paris Perros", résume bien ce qu'il pense des cyclistes.

Les gendarmes arrivent. Nous nous retrouvons sur le parking de la zone commerciale toute proche. Chacun raconte sa version des faits. Pour l'un acte de vandalisme sur son véhicule, pour l'autre geste pour se protéger lors d'un dépassement dangereux.

Nous présentons les papiers demandés. Pour moi une carte d'identité suffit. Le conducteur a les papiers du véhicule mais pas son permis. Il propose de l'apporter à la gendarmerie le lendemain.

Les gendarmes relèvent nos identités et nous soufflons à tour de rôle dans le ballon. Les deux tests sont négatifs.

Le conducteur explique qu'il veut porter plainte pour agression physique. Le gendarme lui explique qu'il n'y a pas eu de contact. Il propose alors "la dégradation de biens". Je passe mon doigt humidifié en travers de la trace de chaussure sur la portière. La poussière se décolle, la peinture ne semble pas abimée.

Un des gendarmes explique que si quelqu'un doit être verbalisé c'est le conducteur qui circule sans pouvoir présenter son permis. Il nous conseille de remplir un constat amiable.


Ils montent dans leur voiture et quittent la zone commerciale.

Nous commençons à remplir le constat. Il bâcle sa partie. Il n'y a pas de dégât, je pense qu'il veut juste connaitre mes coordonnées.

Il prend un des feuillets, me dit qu'il ira jusqu'au bout et s'en va.

Je finis le trajet un peu perturbé.


extrait du constat réalisé

6 commentaires:

Unknown a dit…

un trouduc auquel j'ai niké l'arrière train a tenu il y a quelque temps à faire un constat alors que sa belle caisse n'avait rien du tout et la mienne était bien pliée mais réparable. Pourtant, l'expert a estimé que ma caisse était foutue (il faut bien tenter de relancer l'économie). Moi, j'ai commencé la mienne (d'économie): Je me suis fait rembourser par l'assurance, et n'en n'ai pas racheté. Depuis, je vais à vélo...
Pourquoi n'avoir pas retenu les flics ? Si c'était "chaud", c'était leur boulot de rester jusqu'à ce que tout le monde soit en sécurité. L'agression physique a bien eu lieu, si j'ai bien compris, mais sur le cycliste, et il y avait des témoins. Qu'en ont dit les agents de la force publique ?
Il y avait semble t-il de quoi verbaliser le motorisé. pourquoi ne l'ont ils pas fait ?

arnaud a dit…

Il me semble que l'automobiliste aurait pu être verbalisé pour dépassement dangereux

matou22 a dit…

et dire que j'avais envoyé des mails a la communauté de communes et la mairie de st quay pour les mettre en mesure d'agir quand il en etait encore temps !
je n'en ai plus trace ....depuis le temps !! ; où l'on voit le peu de cas qu'on fait de la participation citoyenne ......pourquoi dans un premier temps ne pas virer cette banquette de m .... qui ne sert a rien , ou la reduire au mini ;
pourquoi ne pas demander une participation a l'ex proprio du terrain qui a touché 5G€ pour sa friche , ou aux commercants de la zone en faisant passer la piste cyclable dans leurs magasins , ca serait festif chez GIFI et branché chez connexion ......
le CNET s'est installé dans les années 60 sur la zone ......en 2010ca sera peut etre aménagé sauf si la crise destroye tout .....

Phiphy a dit…

Je rejoins Arnaud. Que fait la police !? Le conducteur ne respecte pas le 1 mètre d'écart entre le vélo et son véhicule, et on ne lui dit rien à ce sujet !? S'il avait eu ses papiers, on ne lui aurait même pas fait une seule remontrance !!
Le jour où il y aura un accident grave à cause du terre-plein central, des aménagements seront faits ?! On marche sur la tête.

Unknown a dit…

N'a-t-on pas ici tous les éléments pour porter plainte (non respect du code de la route et mise en danger de la vie d'autrui)? Le constat amiable donne le nom du motorisé et constitue sans doute une preuve du dépassement dangereux...
On peut sans doute aussi demander conseil à la Fubicy sur les suites que l'on peut donner.

flyoalag a dit…

Un commentaire de Alain :
J'emprunte cette route tous les jours en vélo. Il me faudrait des pages entières pour relater tous les incidents et anecdotes.
Une au hasard: dans le sens de la montée, un camion d'environ 24 tonnes klaxonne, se rapproche plus que de raison et fait vrombir
son moteur. Dans son esprit je dois m'arrêter et le laisser passer! C'est hors de question, donc il attend, me double (en frôlant)
et s'arrête livrer au garage Opel 100m plus loin. Insultes, gestes obscènes, etc... J'ai déjà donné des coups de pied dans les
portières mais personne ne s'est encore arrêté, question d'intox et de détermination, jusqu'au jour où...
Remarque1: cet endroit se situe hors agglomération, la vitesse théorique est donc de 90km et la distance de dépassement de 1m50
(article R43 du code la route). C'est donc la bagnole qui est en tort.
Remarque2: il n'y a même pas 20 secondes d'attente dans le sens de la descente mais plutôt 5 vu la vitesse du vélo.