vendredi 16 novembre 2012

Sur la route ... à bicyclette - billet d'humeur


Pas Lannionnais, mais de tout coeur avec Trégor Bicyclette pour faire parler des cyclistes du Trégor.

La route n'est pas la jungle, mais gaffe quand-même !

Sensibles à la question du déplacement à vélo, et en sécurité optimale, profitons bien de ce "zoom" ; qu'à travers l'asso la cause soit portée à l'attention des lecteurs en général, pour une bonne part automobilistes, et dont certains sont doublés d'un cycliste, le (du) dimanche. Parler de points noirs, en milieu urbain reste sûrement la plus belle opportunité de se faire (re) connaître.


Cycliste en milieu rural

Pour ma part, cycliste en milieu rural, j'ai la chance de circuler en milieu moins hostile ; ma problématique est donc moins aigüe que celle de  mes congénères du biotope urbain. Pour autant la vigilance reste de mise, et l' équipement basique, casque et chasuble fluo nous est un minimum vital y compris en campagne. Je le note tout particulièrement en cet octobre naissant, où circuler entre chien et loup relève sinon du pari, tout au moins d'un certain sens de l'engagement ...

Prendre la route en auto ou à vélo ne sera jamais un acte anodin, puisqu'en tous les cas, il est question de cohabitation  dans la mobilité.

Toujours vaillant, jamais insouciant, je circule depuis 1973 à la force du mollet une bonne partie de la semaine. Alors écolier puis lycéen, j'ai parcouru chaque jour au minimum mes 28 kilomètres quotidiens (4x7) et ai forcément vécu quelques petits moments de frayeur, mais aussi tant de moments de bonheur. Jamais en ces années, je n'ai senti la menace et le doute en prenant la route. Plus tard, loin de ma "douce jungle rochoise", étudiant brestois, j'ai par contre découvert combien la zone urbaine pouvait être sournoise à bicyclette...  Question de milieu  ou bien du pays ?

Chez les cousins British, une franche courtoisie

Ayant comme d'autres déchaînés de la (petite) reine, pédalé chez les cousins "British", j'ai en tout cas un autre regard sur le couple automobiliste-cycliste hors de France. Sans hypocrisie, leur flegme et leur courtoisie vont sans doute bien de pair pour favoriser cette cohabitation. Avec un zeste de ces ingrédients, chez nous il y aurait à gagner.

J'ai ainsi parcouru quelques belles centaines de "miles" au milieu des sujets de sa Majesté,  depuis les routes du Sud jusqu' aux faubourgs de Londres ; toujours été surpris  de la franche courtoisie des automobilistes anglais sur les routes de campagnes à l'égard des cyclistes. Très peu de déboîtements hasardeux sur les routes sinueuses du Devon, rarement d'énervement en attendant la ligne droite propice au dépassement. Ayant encore traîné  de longues heures sur le macadam, dans les quartiers de la City ou chez les cockneys de l'Est londonnien, j'ai toujours eu plus à craindre de leurs anguilles en gelée que de leurs incartades anti-vélo.

Modeste cycliste mangeur de grenouilles, doublé d'une curiosité de Gaulois gastronome, c'est moins du côté de la route que du côté cuisine que j'ai flairé le grand frisson. On vous parle d'un temps ...c'était bien avant les années 2000.

Londres est à peine plus sûr que Paris

Aujourd'hui, au rang des grandes villes européennes, Londres est à peine plus sûre que Paris. Les accidents de vélo y sont plus nombreux, mais moins mortels qu'à Paris... Ce n'est une consolation pour personne, l'accident est toujours de trop, quel qu'il soit. Quand ce n'est pas la densité humaine  qui génère le risque, c'est alors son inverse qui favorise la vitesse.

Sans doute la plus grande fluidité des voies de circulation là-bas comme ici, favorise la vitesse,  rend la sensation de risque plus pressante  partout aujourd'hui.

Combien de fois n'entend-on pas venir de l'arrière un camion de marchandises ou une semi-remorque, nous forçant à nous cramponner en attendant le courant d'air du dépassement, ... (Ouf, cette fois-ci c'est passé !)  Plus qu'une impression, on se rend compte que de plus en plus l'espace de sécurité nécessaire à notre pauvre (sur)vie s'amenuise en chemin.  Plus sûr de lui et de son véhicule, le conducteur ne percevrait-il plus le cycliste que comme un point virtuel sur l'écran de son pare-brise ?

Stress, vitesse, ça rime dans la déprime si on ne contrôle pas. 

"Moi, président ..."  Je me prends à rêver : "toute infraction en auto sera transformée en mois de conduite à vélo" ... mais non, le vélo ce n'est pas une sanction. On l'aime trop pour ça ! Ou alors récompenser les "bons" automobilistes par des séjours vélo ?  Là, c'est prêcher à des convaincus. Pas simple le débat entre les deux camps. Jamais à court d'arguments.

Un jour, à court d'énergie peut-être ...

Dans tous les cas, je voudrai encore chanter longtemps comme Freddy Mercury du groupe Queens : "I want to ride my bicycle", la nudité en moins, la sécurité en plus.


                                                               Patrick D, Pommerit-Jaudy.